Visionner ces anciennes bobines a été une expérience étonnante. Je n'arrive toujours pas à croire qu'ils ont réussi à activer la porte des étoiles en 1945, sans la technologie et les ressources dont nous disposons actuellement. Encore plus sidérant, ils ont envoyé quelqu'un de l'autre côté ! Et c'est là que les recherches ont été abandonnées.
Je pensais que Catherine Langford pourrait m'expliquer tout ça, mais la nouvelle la choqua autant que moi : l'homme qui avait traversé la porte des étoiles cinquante ans auparavant était le Dr Ernest Littlefield, son fiancé. Elle n'était pas au courant de la tentative. Son père lui fit croire qu'Ernest était mort accidentellement.
Mais il était bien vivant - et nu comme un ver ! Il était resté coincé sur cette planète, seul, pendant un demi-siècle, passant le temps à écrire son journal, et à faire comme si Catherine était avec lui.
Jack n'avait pas envie de rester là, parce que le château où nous étions était branlant, et qu'un orage se préparait. A ce moment, nous nous sommes aperçus que le DHD était endommagé. C'était pour ça qu'Ernest n'avait jamais pu revenir sur Terre. Maintenant, si Sam ne parvenait pas à le réparer, nous serions aussi coincés !
Ernest m'a montré un étonnant "haut lieu culturel" - une compilation des connaissances. J'ai du mal à croire que nous avons failli partir sans le voir. Il l'appelait Héliopolis, d'après le centre culturel de la Grèce antique. Un lieu où était entreposé un nombre incroyable de connaissances. Ernest supposait que les quatre langues contenues dans le livre utilisaient comme "décodeur", pour traduire d'une langue à une autre, la composition chimique des éléments de l'univers. En quelque sorte, une Pierre de Rosette immense, complexe et infiniment plus importante que l'originale !
J'aurais voulu rester et en apprendre davantage. Nous avons bien failli ne jamais repartir car l'orage a augmenté et le DHD a été entièrement détruit.
Bizarrement, ce fut Jack qui nous tira d'affaire, en ayant l'idée d'utiliser les éclairs comme source d'alimentation. Sam est arrivée à activer le portail. En fin de compte, ils ont dû m'arracher de là, n'emportant rien d'autre que le journal d'Ernest pour tout témoignage de ce qui existait dans cette salle. Je suis arrivé cinquante ans trop tard pour exploiter cette source de connaissance, et pour épargner à Ernest des années de solitude.
J'ai rangé ces bobines. Je ne les regarderai jamais plus. Il est trop perturbant de penser à tout ce qui aurait pu être. A tout ce que nous avons perdu en 1945.